PRÉSENTATION AGROÉCOPÔLE DU DOMAINE DE MIRABEAU
DOMAINE DE MIRABEAU : UN PÔLE D’EXCELLENCE AGROÉCOLOGIQUE PILOTE À FABRÈGUES ET POUR LA FRANCE
Depuis la méga décharge prévue au cœur de la Gardiole, l’eau a bien coulé sous les ponts à Fabrègues. La commune ne s’est, en effet, pas contenté de racheter le Domaine de Mirabeau pour défendre son patrimoine naturel mais s’est depuis lancée dans un projet novateur et pilote en faveur de la reconquête de la biodiversité.
UNE BIODIVERSITÉ EXTRAORDINAIRE
Le domaine accueille une mosaïque de milieux méditerranéens typiques : pelouses, prairies, garrigues, ruisseau temporaire, forêt méditerranéenne, cultures, vigne, oliviers et est adossé au site classé de la montagne de la Gardiole.
En 2015, au cours d’une même journée, 172 espèces végétales ont ainsi été recensées sur les 220 hectares du domaine de Mirabeau. Le site abrite également des oiseaux inscrits à la Directive Oiseaux (Alouette lulu, Fauvette pitchou, Pie grièche, Bruant ortolan…) et des espèces animales protégées dont plusieurs bénéficient d’un plan national d’actions du Ministère de l’Écologie (Lézard ocellé, Pie grièche…).
UNE RÉFÉRENCE NATIONALE ET EUROPÉENNE POUR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
L’objectif du projet est la reconquête de la biodiversité du domaine par l’agroécologie à travers des modèles économiques productifs et rentables, créateurs d’emplois et à l’origine d’innovation, de partage d’expériences et de formation. L’agroécologie permet ainsi le développement d’entreprises et renforce le vivre ensemble et la solidarité par l’insertion sociale.
Le projet du Domaine de Mirabeau est ainsi décliné en six axes :
- AGRICOLE ET ALIMENTAIRE : par le redéploiement de la polyculture-élevage autour de six activités (la viticulture, le maraîchage, l’élevage laitier, l’oléiculture, la trufficulture, la création d’une brasserie artisanale).
Ces activités agricoles sont portées par quatre actifs privés distincts mais avec un point commun : ils développent tous des modèles agroécologiques et une alimentation biologique en circuit court.
- ÉCOLOGIQUE : les infrastructures et les actions liées à cet axe restaurent durablement la biodiversité extraordinaire et intègrent celle-ci dans les itinéraires productifs agricoles.
- ÉCONOMIQUE : le domaine de Mirabeau est une pépinière d’entreprises agroécologiques qui trouvent ici les moyens et supports nécessaires à leur développement. Il constitue une vitrine et une référence de domaine agricole économiquement équilibré.
- SOCIAL : parmi les porteurs de projets privés identifiés, deux d’entre eux seront des entreprises agricoles d’insertion sociale. Pauline Chatin, viticultrice de 31 ans récompensée par La Fabrique Aviva, s’installera prochainement avec Vigne de cocagne, première exploitation viticole d’insertion sociale et professionnelle en France. Elle a ainsi pour objectif l’embauche de six personnes, dont quatre en insertion d’ici 5 ans. Jardins de cocagne, seconde entreprise agricole au coeur du projet, développe, elle, le maraîchage par le salariat de personnes éloignées de l’emploi, qu’elle forme et réinsère également durablement dans des métiers en tension.
- PÉDAGOGIQUE ET VIVRE ENSEMBLE : Le pôle d’excellence agroécologique de Mirabeau inclut les fabréguois dans la co-construction d’actions culturelles et pédagogiques autour de la biodiversité et de l’agroécologie autant que dans la vie économique du domaine avec, notamment, la vente des produits en circuit court.
- FORMATION ET RECHERCHE : à travers cet axe, il s’agit d’instaurer des échanges entre le domaine de Mirabeau et les filières professionnelles, l’enseignement supérieur et la recherche. Sur les espaces culturales ou naturels du domaine, des expérimentations sont menées pour accompagner les actifs dans un schéma continu d’innovations et capitaliser les enseignements produits sur le domaine.
LE BÂTI : UNE CHANCE AU COEUR DU PÔLE
Le domaine de Mirabeau, c’est aussi 2 200 mètres carrés de bâti. Une chance pour rendre opérationnel le pôle d’excellence.
Le bâti existant permet le déploiement d’activités aussi nombreuses que variées. Par les recettes d’exploitation qu’il génère, il permet aussi l’auto équilibre du modèle économique et assure le fonctionnement durable du pôle d’excellence agroécologique et sociale.
Mais les besoins du passé ne sont pas ceux de l’avenir. Dans l’état, le bâti n’est pas fonctionnel, il doit être modernisé et réhabilité pour accueillir toutes ces nouvelles activités : salle de séminaires et de formation, espace collaboratif, hangar agricole, chambre froide, hébergement temporaire, guinguettes, etc.
L’INNOVATION : UN VÉRITABLE ÉCOSYSTÈME
L’innovant du projet repose sur le regroupement de toutes ces activités sur un lieu unique pour créer un véritable écosystème. L’ensemble des activités et des actifs du domaine interagissent entre eux. Ils échangent des flux de matière, des flux de connaissances, des flux financiers et mutualisent leurs moyens.
Prenons l’exemple des activités agricoles : les agriculteurs opèrent des échanges de matière (fumier de l’élevage vers le maraîchage ou déchets maraîchers consommés par le bétail), ils échangent leurs savoirs, ils mutualisent des outils agricoles (chambre froide, hangar matériel, local de stockage, boutique paysanne, etc.).
Mais pas seulement. Ils interagissent également avec leur environnement immédiat et avec le monde extérieur à différentes échelles, notamment par les actions de formation et de recherche. L’ouverture aux citoyens renforce aussi ces échanges. Outre la vente de produits du domaine en circuit cours, déjà évoquée, il est imaginé, à terme, des guinguettes estivales, une brasserie artisanale, un sentier botanique, etc.
Par cette organisation, le domaine de Mirabeau met en œuvre une économie circulaire, collaborative et solidaire.
LE PROJET PRIMÉ PAR LE MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT
UN APPEL À PROJETS LANCÉ PAR LE MINISTÈRE DANS LE CADRE DU PROGRAMME D’INVESTISSEMENTS D’AVENIR
Le Ministère de l’Environnement a lancé un appel à projets « Sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité » permettant de cofinancer des projets d’innovation portés par des collectivités territoriales et des établissements publics de coopération intercommunale et contribuant au développement de projets publics en faveur de la biodiversité. La condition ? Ces projets doivent contribuer à la réduction de l’empreinte environnementale et être créateurs d’emplois.
Ce 4ème appel à projets s’inscrit dans la continuité des 3 précédents lancés par Ségolène Royal, « Initiative PME Biodiversité 2015 », « IMPE Biodiversité » et « Initiative PME Eau et Milieux aquatiques » qui ont déjà permis de soutenir 49 projets, bénéficiant de 8,7 millions d’euros d’aides de l’État.
14 projets, démonstrateurs de la transition écologique et énergétique ont été sélectionnés dans toute la France. Et Fabrègues en fait donc partie.
UNE RÉCOMPENSE POUR L’INNOVATION
Dans le cadre de cet appel à projets, Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement a récompensé le futur pôle d’excellence agroécologique pour son caractère innovant et exemplaire.
Les lauréats ont alors été conviés aux côtés de Hubert Reeves, président d’honneur de l’Agence Française pour la Biodiversité, et de Louis Schweitzer, commissaire général à l’investissement. Madame la ministre a donc annoncé les 14 nouveaux gagnants du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) 2017, sélectionnés parmi 56 dossiers déposés, pour une enveloppe de 15 millions d’euros.
En remettant ce trophée à Jacques Martinier, maire de Fabrègues, c’est la reconnaissance et le soutien financier que le gouvernement a apporté à la commune le 4 mai dernier, à Paris.
Si le prix a été remis par le précédent gouvernement à travers Ségolène Royal, le gouvernement actuel, avec Nicolas Hulot nouvellement élu au ministère de l’Environnement, a confirmé son soutien à la commune de Fabrègues.
C’est ainsi plus d’1,2 millions d’euros qui ont été alloués au projet de pôle d’excellence agroécologique et sociale du domaine de Mirabeau.
Une participation remarquable qui atteint presque la moitié du budget global et qui permettra de démarrer la mise en route rapidement. La commune doit désormais faire appel aux autres investisseurs, publics (métropole, département, région, Europe) et privés.
Le budget de ce projet de polyculture et de pôle d’excellence agroécologique s’élève, en effet, à plus de 3 millions d’euros.
EN BREF :
COÛT DU PROJET : 3 MILLION €
SUBVENTION DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT : PLUS DE1,2 MILLION €
18 ACTEURS MOBILISÉS PAR LE PÔLE (FORMATION, CONSEIL, AGRICULTURE)
